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Il reste deux ans et 26 jours aux gouvernements pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), fixés en 2000 par l’ONU, en réponse aux grandes  déclarations en faveur de l’amélioration de la condition humaine. Moyennant un effort supplémentaire, plusieurs objectifs pourraient être atteints alors que pour d’autres, un urgent besoin de rattrapage s’impose. Dans les deux cas, la tâche qui attend beaucoup de pays est cruciale.

Afin de contribuer à cette réussite, l’International Press Institute (IPI) a publié les Objectifs du Millénaire pour le développement : Guide pour journalistes, un manuel innovateur, destiné aux journalistes, qui explique comment couvrir le développement humain, tout en rappelant au public les engagements du gouvernement quant aux objectifs à atteindre.

Le Guide de l’IPI sera lancé lors d’un événement en ligne le 10 décembre prochain, dans le cadre de la commémoration par l’IPI de la Journée internationale des droits de l’Homme. L’événement comportera des séminaires en ligne et des entrevues vidéo en direct avec les rédacteurs du livre et quelques-uns de ses auteurs, qui seront également disponibles au courant de la journée pour une séance de questions sur le site Web de l’IPI, ainsi que sur sa page Facebook. La programmation détaillée du lancement en ligne du guide est disponible sur le site Web de l’IPI.

Le Guide est publié en quatre langues, soit l’anglais, l’espagnol, le français et le portugais.

Le Guide résulte de la collaboration entre des journalistes ayant des expériences approfondies et variées touchant des communautés un peu partout dans le monde. Il contient près de 200 pages de conseils pratiques quant à la manière de mener des reportages efficaces sur 14 problèmes liés au développement. Ces derniers ne comprennent pas seulement les huit  thèmes fondamentaux des OMD, dont la pauvreté, l’égalité des sexes et l’éducation, mais il y est également question d’obstacles au progrès nouvellement identifiés comme la corruption, la pauvreté énergétique et le manque de transparence des gouvernements.

Mariela Hoyer Guerrero, journaliste vénézuélienne et corédactrice du livre, estime que le livre ne pouvait arriver à un meilleur moment : « les journalistes travaillent ardemment tous les jours afin d’améliorer leurs sociétés, mais l’existence d’une date à respecter vient donner du poids à leurs reportages sur les enjeux sociaux, qu’ils aiment couvrir », explique-t-elle.

« De plus, ajoute-t-elle, les journalistes ont l’habitude des échéances et sont motivés lorsqu’ils en approchent. Un événement mondial important, la date butoir des OMD en 2015, leur donne une raison de plus de couvrir le développement. Le livre que nous publions leur permet de tirer profit de cette opportunité, enrichie des expériences de leurs collègues du monde entier ».

Le Guide vise également à fournir aux journalistes un aperçu de la situation actuelle des OMD, ainsi que des résultats à atteindre. C’est pour cette raison que les cinq commissions régionales de l’ONU font état des réalisations à l’égard des OMD dans leurs pays membres et prodiguent des conseils pour améliorer la couverture journalistique. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) se penche sur les prochaines étapes après les OMD et le Fonds de développement international de l’OPEP national (FODI) explique pourquoi il considère la pauvreté énergétique comme étant « l’objectif oublié » des OMD.

En fait, tout en sachant que la priorité est l’échéance imminente, le Guide permettra de promouvoir la couverture à long terme des OMD après 2015.

« Bien que ce guide ait d’abord été conçu comme un manuel expliquant comment couvrir certains sujets compliqués, difficiles, et parfois émotifs,  il devrait aussi servir de rappel aux rédacteurs en chef et aux éditeurs, de l’importance de diffuser et de publier des reportages sur le développement », déclare Alison Bethel McKenzie, directrice administrative de l’IPI. Elle ajoute qu’il a fallu plusieurs années avant d’en arriver à  cette publication  et qu’elle est reconnaissante envers le FODI, qui a perçu l’importance et l’urgence de ce projet dès le début, ainsi qu’envers les rédacteurs, qui ont travaillé rapidement pour mener le projet à terme.

Plusieurs auteurs, originaires de 17 pays répartis sur six continents, ont également partagé leur motivation personnelle à couvrir les OMD. Les journalistes trouveront également une liste de contacts pertinents et autres ressources pratiques, dont un exemple de lettre pour demande d’informations aux agences gouvernementales et quelques exemples de couverture du développement qui ont été primés.

« Les médias ont beaucoup de pouvoir sur l’opinion publique », commente Scott F. Griffen, corédacteur du livre. « Plus les journalistes et les rédacteurs s’engagent à laisser une place aux OMD dans leurs journaux, leurs magazines, leurs sites Web, leurs stations de radio, ou leurs émissions de télévision, moins les gouvernements pourront oublier ou ignorer les objectifs qu’ils ont eux-mêmes appuyés il y a près de 15 ans ».

Dans la perspective d’une deuxième phase de travail consacré aux OMD, l’Institut cherche actuellement des partenaires afin de développer des possibilités de formation pour les journalistes dans les domaines couverts par le Guide.

L’élaboration du Guide a été possible en partie grâce à une subvention du FODI. La plupart des photos du livre ont été gracieusement données par L’European Pressphoto Agency (EPA) et l’agence de presse espagnole EFE. L’International Press Institute tient à remercier les étudiants de l’Université centrale du Venezuela, de l’Université Laval (Québec, Canada) et de l’Université de Porto (Portugal) pour la traduction du livre en espagnol, en français et en portugais. L’IPI remercie également l’Institut français de Vienne pour la subvention accordée à l’aide à la production en français du livre.

L’International Press Institute prévoit aussi dans les prochains mois la parution de la traduction arabe du Guide, produite en partenariat avec le Centre de Doha pour la liberté d’information et grâce à l’assistance des étudiants de l’Université du Caire.

Traduit par Sophie Lamontagne